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lence… Alors Hippolyte, s’avançant vers elle avec des yeux étincelans : Tout ceci, dit-il, s’adresse à moi, car c’est moi qui ai donné l’ordre de vous servir dans ces tasses… À ces mots, Laure épouvantée, prenant le ton le plus doux : Cher Hippolyte, dit-elle, je l’ignorois, pardonnez… Hippolyte feignit de ne pas l’entendre ; et paroissant ivre de fureur, il saisit le plateau avec toutes les belles porcelaines, et fut le jeter par la fenêtre… Laure, pâle, tremblante, et baignée de larmes, tombe à genoux, en élevant ses deux mains jointes vers le terrible Hippolyte, qui, après l’avoir contemplée un instant dans cette attitude suppliante, vole auprès d’elle, la prend dans ses bras, et lui témoigne le plus grand regret de son emportement. Le raccommodement fut, comme il l’avoit annoncé, tendre et délicieux ; et Laure, en l’embrassant mille fois, lui dit : Ah ! mon ami, il faut nous corriger ! — Je le voudrois bien, reprit Hippolyte, sur-tout depuis que je vois souffrir de ma brutalité, celle que j’aime passionnément. — Mes jolies porcelaines !…