Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/172

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’il n’étoit pas assez cuit : Comment ! s’écria-t-il d’une voix de tonnerre, comment ! encore ! exactement comme hier… Qu’on m’appelle le cuisinier !… — Calmez-vous, mon ami, dit Laure d’une voix tremblante. — Oui, je me calmerai, quand j’aurai donné cent coups de bâton au gargottier qui nous sert ainsi… Qu’on l’appelle donc ! entendez-vous ?… Ici, le commandeur, le baron et sa femme prirent la parole pour modérer le fougueux Hippolyte qui, demandant toujours, à grands cris, le cuisinier, finit par se lever comme un furieux, renversa la table avec tout ce qui étoit dessus, et sortit impétueusement… Bon Dieu ! s’écria Laure éperdue, que veut-il faire ?… — Dieu le sait !… dit le commandeur d’un ton piteux, quoiqu’il eût toutes les peines du monde à s’empêcher de rire, ainsi que le baron et sa femme… Que va-t-il faire ? répétoit Laure en pleurant ; si nous allions le retrouver !… — Ah ! gardez-vous-en bien, dit le commandeur ; dans ces momens-là, il ne connoît personne… Allons l’attendre dans le salon. En disant