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miers jours que l’on passa à la campagne furent un enchantement. Toute la société n’étoit occupée que du soin et du desir de plaire à la jeune comtesse, qui, de son côté, montroit une complaisance pleine de graces, et la gaîté la plus aimable. Bonne, affable, généreuse avec les domestiques, tout le monde l’adoroit. Germain assuroit que les gens de M. d’Alibre l’avoient calomniée ; le commandeur n’en doutoit pas ; Hippolyte, qui l’examinoit mieux, espéroit seulement qu’on avoit exagéré ; quelques légers caprices, et quelques petits traits d’impatience ne déceloient que trop, à ses yeux attentifs, un caractère impérieux et bouillant.

Le quatrième jour Hippolyte sortit seul après le dîner, pour aller faire une visite à l’un de ses voisins malade. On pria Laure de jouer de la guittare, elle y consentit ; mais à peine eut-elle commencé qu’une corde cassa ; elle la remit, et au bout d’une minute la corde cassa encore. Laure la remit pour la seconde fois avec assez de sang-froid ; elle reprit sa romance, et au même instant trois cordes se rom-