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heureux quand on l’écoutoit ! Hippolyte étoit si bon ! d’ailleurs, la constance de Germain à répéter les mêmes récits, amusoit Hippolyte ; il rioit fort naturellement, et Germain enchanté, se vantoit avec joie d’avoir le talent de faire toujours rire monsieur le comte. Germain qui, avant le mariage du comte, n’avoit pas manqué de questionner sur la future toutes les femmes-de-chambre et tous les domestiques du marquis d’Alibre, fut épouvanté des récits qu’on lui fit des emportemens de Laure ; mais après beaucoup de représentations, il prit son parti sur cette union, qui lui paroissoit si mal assortie ; ensuite, lorsqu’Hippolyte lui communiqua son plan, il en fut dans l’enchantement, parce qu’il le trouva très-comique, et surtout parce qu’il y jouoit un grand rôle. On n’eut pas besoin de mettre les autres domestiques dans la confidence ; car, à l’exception de deux ou trois, qui n’entroient point dans les appartemens, tous les autres étoient nouveaux.

Laure aimoit son mari à la folie : il étoit charmant pour elle. Les trois pre-