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une femme acariâtre et violente !… — Ne suis-je pas précisément par cette raison le mari qui lui convient ? — Oui ; mais toi ? mais ton bonheur ?… — Je pense au sien. — On ne rend point heureuse une folle. — Elle se corrigera. — Il faudroit refaire son éducation. — C’est mon projet. — Un mari mentor, instituteur !… — Pourquoi pas ? Le plus fort qui doit protéger, ne doit-il pas encore instruire, s’il est le moins imparfait ? — Elle voudra de l’amour… Tant mieux. — On se moque des leçons d’un amant. — C’est selon la méthode ». Le résultat de cette conversation fut tel qu’Hippolyte le desiroit ; on convint que le contrat de mariage seroit signé le lendemain. Le comte de Valrive épousa Laure deux jours après, et partit presqu’aussitôt avec elle pour une terre qu’il avoit en Picardie, à trente lieues de Paris. Le commandeur, le baron, sa femme et leur fils, jeune enfant de dix ans, furent du voyage. Hippolyte prévint son oncle et son ami, le bon vieux Germain, son valet-de-chambre, et un cocher depuis long-temps à son