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quille, vous l’éleverez parfaitement : le sentiment rend si clairvoyant, si ingénieux !… Écoutez, mon cher baron, moi je suis nu homme fort ordinaire ; et cependant, n’ai-je pas bien élevé mon neveu ? — Ah ! sans doute, Hippolyte est un jeune homme incomparable ! — À vingt-cinq ans n’avoir pas fait une étourderie ! Une sagesse parfaite, avec une extrême sensibilité, et toute la gaité, loutes les grâces de la jeunesse ! Tant de douceur, avec tant de vivacité ! Un esprit si cultivé, avec une modestie, une simplicité si aimables, et cette figure noble et brillante !… ». En faisant cet éloge du comte de Valrive, le bon commandeur avoit les larmes aux yeux, et il n’exagéroit pas : Hippolyte de Valrive étoit un jeune homme accompli. Orphelin dès le berceau, seul héritier des biens et des titres d’une famille illustre, il reçut de son vertueux oncle, le commandeur de Valrive, la meilleure éducation, et il en profita. Il étoit né avec un de ces caractères heureux qui se prêtent à tout, sans effort comme sans flatterie. Flexible sans être souple, complaisant