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LE MALENCONTREUX.

forme et le constitue. Quand une chose me plaît, je m’y tiens ; tout ce qui m’en distrait me contrarie ; ainsi je laissai là les livres de nos philosophes, et je me mis à lire les auteurs du siècle dernier ; j’y retrouvai, mais avec plus de force et d’éloquence, tout ce que les philosophes ont dit de mieux sur la vertu, sur la bienfaisance, sur les devoirs des rois et contre la tyrannie ; contre les passions, la manie des conquêtes, la guerre, etc. J’y trouvai, de plus, un style enchanteur ou sublime, un goût exquis, une logique parfaite, des principes et des raisonnemens toujours conséquens ; enfin, l’art de peindre, d’émouvoir, de persuader, et je me dis : Mon petit Joseph, un jour, lira tous ces ouvrages ; c’est-là ce qui doit former d’excellens littérateurs et de bons citoyens.

Ces auteurs admirables firent mes délices ; avec eux je cessai de me trouver seul ; ils étoient pour moi de vrais amis ; ils m’éclairoient et me rendoient meilleur.

Je reçus, vers le milieu de l’été, une