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LE MALENCONTREUX.

l’arrangement et l’élégance. Dans l’intérieur d’un ménage, la seule présence d’une femme est un frein domestique ; tant il est vrai que c’est-là que se trouve leur véritable empire ! Tout me paroissoit en désordre dans mes appartemens ; les meubles étoient mal placés ; je ne sais quoi de gauche ou d’incommode se faisoit remarquer par-tout, sans que je susse y remédier. Je trouvai par hasard un jour, sous une table, un sac à ouvrage que madame D*** avoit oublié d’emporter. La vue de ce petit sac me fit une impression singulière, qui ressembloit au sentiment ; je le pris, et je le plaçai avec honneur dans mon salon sur une console de marbre ; je le regardois toujours avec plaisir, non comme une chose qui me retraçoit le souvenir de madame D***, mais comme un emblême de femme, sur lequel j’aimois à reposer mes yeux et ma pensée.

Je repris avec ardeur toutes mes occupations, et le travail me rendit bientôt ma tranquillité. J’ai lu dans un ouvrage de médecine, que le meilleur moyen