tua aux évanouissemens les crispations d’estomac et les palpitations de cœur, mais elle ne perdit plus l’usage de ses sens.
Tout ce manège dura plus de cinq semaines : le printemps me rendit alors ma liberté. Je passois les journées entières dans mon jardin ou dans la campagne ; je ne voyois plus madame D*** qu’aux heures des repas. Perdant enfin une grande partie de ses espérances, madame D*** changea de conduite ; elle cessa de se contraindre et de déguiser son caractère : elle devint aigre, acariâtre, violente, remplie d’humeur, de caprices ; et loin d’affecter encore les goûts d’une bonne ménagère, elle ne montra plus que du dédain pour les occupations champêtres, et de l’aversion pour la retraite. À cette époque je tombai malade d’une fièvre bilieuse, et je crois que les contrariétés et l’ennui que me causoit madame D***, contribuèrent beaucoup à me donner cette maladie, qui fut assez grave. Madame D***, dans cette occasion, se conduisit de manière à me faire oublier