Page:Genlis - Nouveaux contes moraux et nouvelles historiques, tome 2, 1804.djvu/103

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
95
LE MALENCONTREUX.

primable, le portrait de M. Merton, et d’une ressemblance parfaite !… Eh bien ! me dit M. Smith, vous demandiez le nom du propriétaire de cette maison ; ceci doit vous l’apprendre… c’est à vous qu’elle appartient… Je tombai sur une chaise : mon attendrissement surpassoit encore ma surprise… M. Smith me conta que M. Merton, dès les premiers jours de mon arrivée à Hambourg, lui avoit écrit, pour le charger de faire cette acquisition pour moi, en lui prescrivant d’acheter un terrain, et d’y faire bâtir une petite maison, d’après un plan qu’il avoit tracé lui-même. Oh ! combien cette habitation que j’avois déjà trouvée si charmante, me parut embellie, en songeant à qui je la devois !… Je la parcourus de nouveau avec ravissement ; je ne pouvois me résoudre à la quitter. Cependant plusieurs affaires me forçoient de retourner à Hambourg ; mais je me promis bien de les terminer promptement, afin de revenir dans la solitude délicieuse où la plus généreuse amitié m’assuroit un sort qui combloit