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LE MALENCONTREUX.

je reçus une lettre de M. Merton, qui m’apprenoit le mariage de sa fille avec Florzel.

Six mois s’étoient écoulés depuis mon retour à Hambourg ; nous étions au mois de septembre : M. Smith (c’est le nom du négociant chez lequel je demeurois) me proposa de faire un petit voyage dans le Holstein, ce que j’acceptai avec grand plaisir, dans l’intention de fixer le lieu où je comptois me retirer. Nous fûmes à Kiel, dont nous admirâmes la situation, le beau canal formé par la Baltique, et la célèbre université. De-là, nous nous rendîmes dans la jolie ville de Schleswig, d’où M. Smith voulut aller voir, dans les environs, un lieu nommé Pageroë, très-fameux dans le pays par ses magnifiques bois et son site pittoresque. Nous y fûmes à cheval. Je fus charmé de la beauté merveilleuse de ce paysage ; je n’avois rien vu de plus agréable en Suisse et en Angleterre. Ce petit canton est très-peuplé ; on y rencontre, à chaque pas, de grandes fermes, habitées par de riches paysans, M. Smith entra dans une