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lisaire, de mon roman de ce nom ; les Chevaliers du Lion, tirés des Chevaliers du Cygne ; Camille dans le souterrain, tirée d’Adèle et Théodore ; et on a même travesti deux de mes comédies, l’une la Cloison, dont on a fait Aucassin et Nicolette ; l’autre la Curieuse, dont M. A. Duval a fait, avec tant de succès, le drame intéressant d’Édouard en Écosse[1]. On a pris beaucoup d’autres choses dans mes ouvrages, sans compter les plagiats. Je n’ai jamais relevé que celui du roman de Madame Cottin[2], intitulé

  1. Le roi de Suède (celui qui fut assassiné et qui fit pour l’Aveugle de Spa des choses si charmantes, d’après ma comédie de ce nom) avait fait à ma Curieuse l’honneur de la traduire en suédois.
    (Note de l’auteur.)
  2. Madame Cottin, sitôt enlevée aux lettres, avait, à l’âge de trente-quatre ans, composé Claire d’Albe, Malvina, Amélie Mansfield, Malhilde et Élisabeth. Le prix qu’elle retirait de ses ouvrages les consacrait par quelque chose de plus doux que la gloire, elle l’employait tout entier à des actes de bienfaisance. Au moment où la mort vint la frapper, en 1807, madame Cottin achevait le deuxième volume d’un roman sur l’éducation. Elle avait entrepris d’écrire un livre sur la Religion chrétienne, prouvée par le sentiment. La maxime de cette femme auteur était que les personnes de son sexe ne doivent point faire de livres, parce que, disait-elle, « On y met toujours quelque chose de son propre cœur, et il faut garder cela pour ses amis. » Cette pensée me paraît plus touchante que