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légitimés ont toujours une sorte d’inquiétude vague sur leurs prérogatives, que ne sauroient avoir les véritables princes du sang. Cette réflexion n’a certainement pris pour objet M. le duc de Penthièvre, qu’une vertu parfaite (parce qu’elle vient de la véritable source de la perfection) met au-dessus de toutes les petitesses de l’orgueil. L’observance minutieuse des étiquettes n’est en lui qu’une habitude contractée dès l’enfance, et entretenue, à dessein, par les gens qui lui sont attachés. Mais ce qu’il ne doit qu’à ses propres lumières et à la sagesse de son esprit, c’est cette politesse exacte, attentive, qui le distingue entre tous les princes : il n’y a point de particulier qui en ait une aussi recherchée, et nul homme de la société ne montre aux femmes plus d’égards, et ne les traite avec plus de respect : aussi la noblesse (toujours en querelle avec les princes, ne lui a-t-elle jamais rien disputé. M. le duc de