vré de sa gloire, ne se seroit peut-être pas aussi bien conduit en pareil cas ; c’est que, malgré des qualités éminentes, l’orgueil est souvent un obstacle à la véritable grandeur.
J’ai vu aujourd’hui Lekain donner à un débutant une leçon de déclamation ; ce jeune, homme, au milieu de la scène, saisit le bras de la princesse ; Lekain, choqué de ce mouvement, lui a dit : Monsieur, si vous voulez paroitre passionné, ayez l’air de craindre de toucher la robe de celle que vous aimez.
Que de sentiment, et combien de choses délicates dans ce mot ! On les retrouve toutes dans ce jeu parfait de cet acteur inimitable. Aussi madame d’Hénin a-t-elle dit qu’elle ne connoît que deux hommes qui sachent parler aux femmes : Lekain et M. de Vaudreuil.
Je viens de passer huit jours à Braine,