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en état de s’entretenir avec lui. Combien ces premiers entretiens leur parurent délicieux ! ils y goûtoient tout le bonheur que deux amans éprouvent en se retrouvant après une longue absence. Ils n’avoient pas besoin de se connoître mieux, depuis long-temps leurs cœurs s’entendoient si bien ! Mais ils jouissoient du charme de n’être plus séparés et de pouvoir se communiquer, avec détail, leurs pensées et leurs sentimens. Ce fut ainsi que s’écoula l’été. Herminie vit arriver le mois de septembre avec une vive émotion : dans quelques jours, disoit-elle, je verrai Darmance, ou j’aurai perdu, pour jamais, l’espérance de le voir…

Darmance voulut se charger du soin de choisir le chirurgien qui devoit faire cette opération intéressante, et au jour indiqué, il amena l’oculiste le plus célèbre de Paris. Darmance désira qu’il se fît accompagner de l’un de ses élèves, jeune chirurgien, d’une jolie figure ;