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tions charmantes. Dans son troisième ouvrage (Amélie de Mansfield), l’auteur, par un caprice malheureux, retombe dans le genre créé par elle, l’héroïne est passionnée jusqu’à la fureur la plus extravagante ; cet ouvrage est souillé par deux lettres qu’une femme auteur n’auroit jamais dû composer ; le dénoûment est révoltant, l’héroïne qui porte dans son sein le fruit de sa foiblesse, se jette dans le Danube ; son amant se précipite aussi dans le fleuve, mais pour la chercher ; il la trouve, la retire ; elle vit quelques jours, et meurt sans montrer ni remords de son suicide, ni regrets sur l’enfant qu’elle portoit dans son sein, et qu’elle a tué. Son amant se jette sur son cadavre, et au bout de trois heures il expire dans cette attitude, en maudissant quiconque le séparera de sa maîtresse. On met ces amans, entrelacés dans les bras l’un de l’autre, dans le même cercueil que viennent en pompe pren-