Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t2.djvu/166

Cette page n’a pas encore été corrigée
160
de l’influence des femmes

encore un attachement passionné pour M. d’Alembert, confident de ses deux amours, et éperdument amoureux d*elle. Si l’on succombe si souvent aux tourmens d’une seule passion, il n*est pas étonnant que l’on ne puisse résister aux étranges anxiétés causées par deux ou trois. Toutes ces choses paroissent au vulgaire des folies honteuses, incompréhensibles, d’une imagination dépravée, et d’autant plus que l’héroïne de ce roman, d’un genre si neuf, avoit plus de quarante ans ; mais la philosophie moderne admire cette vaste faculté d’aimer, cette puissance d’amour si étendue, cette philanthropie amoureuse qui rend pour ses adorateurs le cœur d’une femme énergique et sensible, semblable à celui d’une bonne mère pour ses enfans. On pourroit écrire au bas du portrait de mademoiselle de l’Espinasse : Elle fut la victime la plus intéressante de l’amour, car elle aima également tous