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de l’influence des femmes

à un très-grand nombre, et elle trouva parmi eux plus d’un ingrat. Madaome du Deffant avoit recueilli chez elle une personne très-bien née, mais sans fortune (mademoiselle de l’Espinasse), et qui bientôt supplanta sa bienfaitrice dans sa propre maison, s’y fit une société particulière qui préféroit chaque jour la chambre de mademoiselle de l’Espinasse au salon de madame du Deffant. Cette dernière, blessée de cet abandon, se plaignit : on répondit avec hauteur ; la mésintelligence s’accrut et devint extrême. Enfin, mademoiselle de l’Espinasse, par les amis quelle s’étoit faits chez madame de Deffant, obtint une pension du roi. C’étoit assurément une grâce fort extraordinaire, car elle n’étoit fondée sur aucune espèce de droit. Aussitôt mademoiselle de l’Espinasse abandonna sans retour celle qui lui avoit donné un asile. Elle forma une colonie de beaux-esprits, déserteurs de la maison de madame du Deffant : cette