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de l’influence des femmes

xante-huit ans. Par ses talens, son caractère et sa bonté ; elle méritoit un sort plus heureux.


MADAME LA MARQUISE DU DEFFANT.

Il étoit impossible de connoître madame du Deffant, et d’étudier son caractère y sans se confirmer dans l’opinion que la fausse philosophie détend tous les ressorts de l’âme, flétrit l’imagination et dessèche le cœur. Madame du Defiant avoit un fonds de bonté ; elle étoit obligeante, généreuse ; elle joignoit a beaucoup d’esprit une extrême simplicité dans la conversation ; elle fut la seule femme philosophe sans pédanterie et sans prétention, la seule qui n’eut ni le projet de dominer, ni le désir de briller et de se faire des admirateurs ; la seule enfin qui n’ait point eu l’absurde intolérance de l’impiété. Mais avec trop de justesse dans l’esprit pour s’attacher fortement à des erreurs,