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de l’influence des femmes

et ce mélange à la fois admirable et piquant de vaillance et de bonté, de clémence et de justice, d’héroïsme, de gaité et de popularité, donna au caractère national quelque chose d’aimable et de généreux qui distingue particulièrement les Français. L’un eut plus d’influence sur les manières et sur la cour ; l’autre en eut davantage sur le peuple et sur la nation entière.

Une femme célèbre par ses vastes connoissances et sa profonde piété, Claudine de Bectoz, abbesse du monastère de Saint-Honoré de Tarascon, vivoit sous ce règne : Marguerite et François Ier l’honorèrent d’une protection particulière. Cette religieuse savoit parfaitement le latin, et publia plusieurs ouvrages français et latins en vers et en prose. François Ier lui ordonna de lui écrire ; il faisoit tant de cas de ses lettres, qu’il les portoit souvent, dit-on, sur lui, et qu’il les montroit aux dames de sa cour comme des modèles dans ce