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de l’influence des femmes

condamnables ; elle rend superficiel, parce qu’elle ne s’attache qu’à l’écorce, et que des formes agréables et spirituelles lui font tout excuser. Le vrai génie des princes est beaucoup moins dans l’imagination que dans la parfaite justesse des idées ; il n est pas nécessaire qu’il soit brillant, il faut surtout qu’il soit solide.

Marguerite eut des mœurs très-pures, quoique les ouvrages qui nous restent d’elle semblent prouver le contraire. On ne conçoit pas que la main d’une femme, d’une princesse, ait pu écrire des contes si licencieux ; mais le désir de montrer de l’esprit et de l’imagination lui fit oublier toutes les bienséances de son sexe et de son rang.

Cette manie égara Marguerite dune manière beaucoup plus coupable ; elle fit un petit ouvrage sur la religion, intitulé : Le Miroir de lame pécheresse, qui fut censuré par la Sorbonne. Cette condamnation la révolta, et l’a-