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sur la littérature.

chement. Marguerite épousa en secondes noces Henri d Albret, roi de Navarre ; Jeanne d’Àlbret, mère de Henri le Grand, fut l’heureux fruit de cet hymen.

Marguerite non-seulement aima et protégea les lettres, mais elle les cultiva. Elle écrivoit en vers et en prose ; elle excelloit, dit-on, dans l’art de faire des devises, et les mit à la mode dans cette cour galante et frivole. Il est sans doute désirable que les princes ayent assez le goût des lettres pour être en état de les protéger avec discernement ; mais ce goût, lorsqu’il est passionné, est rempli d’inconvéniens pour eux. Les princes alors attachent trop de prix aux simples productions de l’esprit ; ils peuvent trop facilement se laisser séduire par des sophismes ingénieux et par des opinions dangereuses, soutenues avec éloquence. La manie du bel-esprit fait souvent admirer des bons mots répréhensibles, des productions