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sur la littérature.

les passions ; durant tout cet espace de temps, une affection dominante, et non des principes raisonnes, la retint dans la route heureuse de la vertu. Quand son fils monta sur le trône, sa vie remplie d’innocence étoit exempte de tout reproche, sans que son âme fût affermie dans la vertu. N’ayant fait jusqu’alors que suivre le penchant de son cœur, elle n’avoit pu contracter la salutaire habitude d’en combattre les mouvemens. Et comment l’acquérir au faîte delà grandeur, lorsqu’avec un caractère impérieux, on n’a jamais cherché à réprimer ses défauts, qu’on est tout à coup environnée de toutes les séductions réunies, et que venant de quitter un genre de vie sédentaire, dont tous les instans étoient occupés par l’exercice des plus doux devoirs, on se trouve subitement transportée au milieu d’une cour trompeuse, et livrée à tous les dangers de la flatterie et de l’oisiveté ? Le désœuvrement la