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Elle frémissoit dès qu’elle entendoit parler de guerres, ou de discordes entre les grands ; alors, elle mettoit tout en usage, lettres, vœux, prières, pour écarter ces fléaux. Elle écrivoit, dans ces occasions, au roi son époux, à ses ministres, aux évêques ; ange tutélaire d’un royaume malheureux, gouverné par une main foible et cruelle, et déchiré par l’ambition des grands, son âme élevée vers les cieux, ne se détachoit de cette douce et sublime contemplation que pour veiller sur le bonheur de la France : ayant renoncé à toutes les pompes du monde, elle voulait en ignorer les plaisirs et les joies trompeuses ; elle n’écoutoit que les récits de l’infortune, dans l’espoir de soulager le malheur ou de prévenir de grands désastres. Clotaire fournissoit avec générosité aux dépenses qu’exigeoit son immense charité. Son monastère devint le refuge des pauvres et de tous les êtres souffrans ;