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    flexion : « C’est bien assez que nos lois soient quelquefois atroces et absurdes, sans leur prêter un jargon inintelligible, comme si l’on vouloit joindre la barbarie de la forme à celle du fond. » Dans quel pays permet-on et peut-on permettre ces injures, proférées publiquement contre le gouvernement et les lois de son pays ? et néanmoins l’auteur vécut paisible, heureux, et même honoré dans cette patrie qu’il méprisoit si ouvertement. On formeroit plusieurs volumes de citations de cette espèce, tirées des ouvrages de cet auteur, surtout si l’on y ajoutoit toutes les invectives contre les rois, les nobles, les ministres, tous les gens en place, et contre la France en particulier. Mais l’auteur ne se regardoit pas comme Français ; aussi dit-il dans ses lettres : « Je renoncerois sans regret à une patrie qui ne veut pas l’être. » De quoi donc avoit-il à se plaindre ? non-seulement il n’a jamais été persécuté ni dans sa personne, ni dans ses ouvrages ; mais il fut admis dans toutes les académies du royaume, il eut des pensions du gouvernement, il ne reçut du public que des témoignages de bienveillance ; d’où viennent donc cette morosité, ce mécontentement, qui percent dans tous ses