de commis à la douane des fermes. Un censeur
royal doit se regarder comme une espèce
d’inquisiteur subalterne, qui se trouve à tout
moment dans la nécessité ou de se rendre
odieux aux auteurs qu’il mutile, ou de se
compromettre par son indulgence. » — Éloge
de Cousin.
Ces inquisiteurs n’étoient pourtant pas bien
dangereux, puisqu’on pouvoit en public montrer
un tel mépris pour eux, et parler ainsi
d’un emploi nommé par le roi, et portant par
cette raison le surnom de royal.
C’est ce même d’Alembert qui, dans une
autre séance publique, en parlant des grands
globes de Coronelli, offerts jadis à Louis XIV,
et qu’on venoit de placer récemment dans la
Bibliothèque du roi, dit : « On ajoute que le
malheur des circonstances avoit empêché de faire
les dépenses nécessaires pour placer ces globes
dans un lieu où la nation et les étrangers
désiroient de les voir. Gémissons d’une si fâcheuse
excuse ; mais respectons-la dans notre
douleur, si le malheur des circonstances n’a
pas permis des dépenses plus onéreuses et
plus inutiles. » — Éloge du cardinal d’Estrées,
En se récriant sur la barbarie du langage gothique
de nos édits, d’Alembert fait cette ré-