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    ver, qu’en lisant Despréaux, on conclut et on sent le travail ; que dans Racine on le conclut sans le sentir, parce que, si d’un côté la facilité continue en écarte l’apparence, de l’autre la perfection continue en rappelle sans cesse l’idée au lecteur ; qu’enfin, dans Voltaire le travail ne peut ni se sentir, ni se conclure, parce que les vers moins soignés qui lui échappent par intervalles, laissent croire que les beaux vers qui précèdent et qui suivent n’ont pas coûté davantage au poète ? Enfin, ne pourroit-on pas ajouter, en cherchant dans les chefs-d’œuvre des beaux-arts un objet sensible de comparaison entre ces trois grands écrivains, que la manière de Despréaux, correcte, ferme et nerveuse, est assez bien représentée par la belle statue du Gladiateur ; celle de Racine, aussi correcte, mais plus moelleuse et plus arrondie, par la Vénus de Médicis ; et celle de Voltaire, aisée, svelte et toujours noble, par l’Apollon du Belvédère ? » — Éloge de Despréaux. Il est inutile d’insister sur le ridicule inoui de cet étrange galimatias, qui nous apprend que Racine jette ses vers dans une espèce de moule parfait ; qu’en lisant Despréaux, on sent et on conclut le travail ; que dans Ra-