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nous blesse et qui nous irrite, c’est la manière dont on la fait. N’oserois-je parler des égards particuliers que des gens de lettres, des Français, doivent aux femmes qui sont entrées dans la même carrière ? Pourquoi le craindrois-je ? On peut faire librement ces réflexions quand on écrit depuis trente-cinq ans. Je dois être accoutumée au ton de critique dont je suis l’objet. Je reconnois même avec plaisir que souvent j’ai eu lieu d’en être contente : ainsi je m’oublierai, sans aucun effort, dans l’examen que je vais faire.

J’ai lu dans un journal cette étrange sentence contre les femmes auteurs : qu’elles ne méritent aucun égard, parce qu’en de venant auteurs, elles abjurent leur