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contredire sans impertinence, décider sans prendre un ton doctoral, et critiquer sans offenser : celui-là réservera les traits piquans, pour ridiculiser le vice, le mauvais goût ; il emploiera la raillerie, la moquerie contre l’orgueil et les sots présomptueux, et il aura assez d’occasions d’en faire usage.

Le bon goût, les vrais principes de la littérature bien médités, suffiroient pour établir, parmi les gens de lettres, des égards, une délicatesse qui auroient une grande influence sur les sentimens ; le respect pour soi-même, l’intérêt personnelles emploieroient ; mais l’esprit, le talent y gagneroient, et même la morale et les mœurs. L’auteur, critiqué sans être outragé, seroit forcé de répondre sans