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par leur esprit et leurs connoissances, se permettent, en écrivant, ce qu’ils rougiroient de se permettre dans de simples entretiens, et ce qui, en effet, ne pourroit être toléré en bonne compagnie. S’il existoit un état où l’on eût, impunément et sans conséquence, la liberté d’injurier publiquement ceux qu’on n’aime point, d’attaquer sans ménagement ceux dont on n’a point à se plaindre, et de manquer d’égards à tout le monde, cet état seroit bien méprisable ; heureusement il n’en est point de tel. L’état de journaliste, très-honorable et très-utile aux lettres, demande autant de qualités morales que de talens littéraires. Il est même nécessaire qu’un journaliste ait l’usage du monde, afin qu’il puisse