Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t1.djvu/43

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les auteurs ont pris un tel goût pour la moquerie, qu’ils en ont adopté le ton, même dans leurs propres fictions. Voltaire et ses imitateurs ne savent conter qu’en se moquant de ce qu’ils disent, de leurs personnages, de leurs héros, de leurs propres principes. Cette manière peut avoir de la grâce dans une courte narration, mais cette continuelle ironie, dans une multitude de contes, y jette une monotonie que l’esprit seul de Voltaire pouvoit faire pardonner.

Comme il y auroit autant d’inconséquence que d’impolitesse à se moquer d’une personne qu’on estime, il n’est ni plus honnête, ni plus convenable de prendre ce ton insultant, en rendant compte d’un ouvrage estimable, et qu’on