Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t1.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

milles. L’abus d’une chose jette toujours dans l’extrémité opposée. On a voulu faire de toutes les jeunes personnes des artistes célèbres ; aujourd’hui l’on soutient qu’une ignorance absolue est tout ce qui leur convient. On doute que cette manière de simplifier l’éducation répande beaucoup de charmes dans l’intérieur des ménages ; les dons de la nature sont si précieux, qu’on ne doit en rejeter aucun : ainsi toutes dispositions véritables, toute aptitude non douteuse à un art, méritent d’être cultivées, parce qu’alors on a la certitude de donner un grand talent, c’est-à-dire la plus noble de toutes les ressources dans l’adversité, et l’amusement le plus agréable et le plus innocent dans toutes les