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que je me sens tout à fait désintéressée dans une cause que je ne regarde plus comme la mienne.

L’argument le moins profond, le plus vulgaire, mais le plus fort aux yeux de tout le monde contre les femmes auteurs est celui-ci : que le goût d’écrire et le désir de la célébrité leur donnent du dédain pour la simplicité des devoirs domestiques : comme ces devoirs, dans une maison bien ordonnée, ne peuvent jamais prendre plus d’une heure par jour, cette objection est absolument nulle. Dans le siècle où les gens de lettres mènent la vie la plus dissipée, dans le siècle où l’on voit si peu d’auteurs laborieux, on feint de croire que, pour cultiver la littérature, il faut écrire sans relâche depuis l’aurore jus-