Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t1.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

donnent aux sentimens tant de délicatesse, leur peuvent donner aussi souvent beaucoup plus d’énergie que les expressions les plus fortes, et que le langage le plus passionné. Le caractère naturel des femmes offre toutes ces ressources, tous ces moyens dramatiques ; il présente de plus le contraste le plus agréable ou le plus touchant avec celui des hommes : c’est donc une grande maladresse de le dénaturer, et qui décèle une extrême ignorance de l’art d’émouvoir et de plaire. Aussi les anciens et les modernes du bon temps n’ont fait parler avec véhémence que des femmes capables de commettre des crimes[1] : Hermione, Phèdre, etc.

  1. Ou nées chez des barbares, ou peu civilisées encore.