Page:Genlis - De l influence des femmes sur la litterature t1.djvu/271

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui a pour titre : Relation de la mort de Descartes, en vers et en prose ; il y a de fort beaux détails dans cet ouvrage. L’auteur dit que la nature, irritée que Descartes eût osé lever le voile qui la couvre, hâta sa mort pour s’en venger ; voici comment elle exprima cette idée ingénieuse et poétique :

………………… La nature étonnée,
Se sentant découvrir, en parut indignée.
Téméraire mortel, esprit audacieux,
Apprends qu’impunément on ne voit point les dieux !
Telle que dans un bain, fière et belle Diane,
Vous parûtes aux yeux d’un trop hardi profane,
Quand cet heureux témoin de vos divins appas,
Paya ce beau moment par un si prompt trépas,
Telle aux yeux de René, se voyant découverte,
La nature s’irrite et conjure sa perte, etc.


Mademoiselle Bernard, amie de Fontenelle, a fait quelques romans, loués à l’excès par Fontenelle ; le meilleur est Éléonore d’Yvrée. Mademoiselle Bernard fit jouer Laodamie, sa première tragédie, pièce très-foible d’invention et de style, mais qui eut cependant vingt représentations. Mademoiselle Bernard