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ses longs vêtemens ; la douceur de sa voix et de son caractère ; elle ne se déguise point, mais elle se voile toujours ; ce qu’elle dit d’affectueux est d’autant plus touchant, que loin d’exagérer ce qu’elle éprouve, elle doit l’exprimer sans véhémence ; sa sensibilité est plus profonde que celle d’un homme, parce qu’elle est plus contrainte ; elle se décèle et ne s’exhale point ; enfin, pour la bien connoître et pour l’entendre, il faut la deviner ; elle attire autant par l’attrait piquant de la curiosité que par ses charmes. Quel mauvais goût il faut avoir pour dévoiler tout ce mystère, pour anéantir toutes ces grâces, en présentant dans un roman, ou dans un ouvrage dramatique, une héroïne sans pudeur,