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le cardinal Mazarin, le chancelier Boucherat, lui firent des pensions. Le célèbre Nanteuil la peignit en pastel ; elle l’en remercia par ces vers :

Nanteuil, en traçant mon image,
À de son art divin signalé le pouvoir ;
Je hais mes traits dans mon miroir,
Je les aime dans son ouvrage.



MADAME DE LA FAYETTE.

Il n’est pas possible de croire que l’on ait méprisé les lettres et le titre d’auteur, dans un siècle où l’on a tant aimé la littérature, tant honoré les littérateurs ; dans un siècle où l’académie française venoit d’être fondée ; dans un siècle enfin où les plus grands seigneurs de la cour briguoient des places à l’académie, et l’honneur d’être admis, sans aucune distinction de rang et de naissance, dans cette société de gens de lettres. Ainsi la modestie seule pouvoit engager à taire son nom, en publiant