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SUR LES FEMMES.

venir que ce n’est pas une idée qui puisse se présenter aussi naturellement à une pensionnaire de couvent, et à une jeune personne qui entre dans le monde. Dira-t-on que nul des rois, des grands capitaines, des hommes d’état, n’a eu de génie, parce qu’aucun d’eux n’a fait une tragédie, quoique néanmoins plusieurs d’entr’eux aient été poëtes ? Dira-t-on que les Suédois, les Danois, les Russes, les Polonais, les Hollandais, ces peuples si spirituels, si policés, ont une organisation inférieure à celle des Français, des Anglais, des Italiens, des Espagnols et des Allemands, parce qu’ils n’ont pas produit de grands poëtes dramatiques ? Nous ne pouvons exceller dans un art que lorsque cet art est géné-