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plus que l’attente de l’éternité ; le jour du jugement n’y produira ni surprise, ni frayeur, ni fracas ; l’ange de la mort n’aura point à réduire en poudre les monumens de l’orgueil et de la gloire humaine, de somptueux édifices, des mausolées de marbre et de bronze ; les tombes de verdure dispersées dans ce désert, s’ouvriront sans effort à la voix de l’Éternel ; nos frères endormis dans les bras de la religion, se réveilleront avec ravissement ; ils sortiront resplendissans de ces tombeaux champêtres, semblables au lis majestueux qui, du sein de l’herbe, s’élève dans les vallées. Cette vaste solitude est tellement consacrée à la paix, que le grand événement qui doit anéantir l’univers, le jour même de la résurrection, n’y pourra qu’à peine rompre son profond silence !…