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parurent s’embraser : la foudre, sans se faire entendre, produisoit à l’horizon d’effrayans phénomènes ; par de longs sillons de lumière, elle éclairoit des nuages couleur de pourpre, qui, dans cette nuit profonde, paroissoient être des globes et des tourbillons de feu… Le solitaire, appuyé sur le tronc d’un platane, et les bras croisés sur sa poitrine, contemploit tranquillement cet imposant spectacle, lorsqu’il crut sentir une secousse de tremblement de terre. Quoi dit-il, l’univers va-t-il se dissoudre ?… Seigneur, votre main paissante, qui posa les fondemens du monde, les ébranle-t-elle pour le détruire ? le temps va-t-il finir pour les enfans du siècle ? Hélas ! quel sera leur douloureux étonnement ! Dieu de miséricorde, éclairez-les avant de les frapper … Mais ici, la vie n’est