ma brillante parure et le choix de la loge prouvoient assez que je n’avois jamais eu l’intention de me cacher. On eut beau lui répéter que ma parure n’avoit rien de recherché, et qu’une loge prêtée n’étoit pas une loge de choix, rien ne put l’adoucir. Ce récit me choqua tellement, que, de mon côté, je ne voulus pas faire la moindre démarche pour ramener un homme si injuste à mon égard. D’ailleurs, il m’étoit prouvé qu’il n’y avoit nulle espèce de sincérité dans ses plaintes : le fait est que, dans l’espoir d’exciter une vive sensation, il avoit voulu se montrer, et que son humeur n’étoit causée que par le dépit de n’avoir pas produit plus d’effet. Je ne l’ai jamais revu depuis. Deux ou trois ans après, sachant, par mademoiselle Thouin, du Jardin du Roi, dont il voyoit souvent le frère, qu’il étoit fâché qu’il fallût des billets pour entrer dans les jardins de Monceaux, qu’il aimoit particulièrement, j’obtins pour lui une clef du jardin, avec la permission d’aller s’y promener tous les jours et à toute heure, et je lui envoyai cette clef par mademoiselle Thouin. Il me fit remercier ; et j’en restai là, charmée d’avoir fait une chose qui lui fût agréa-
Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/41
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.