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mais il pouvoit mourir en chemin, et M. de Rouffignac risquer d’avoir une horrible affaire criminelle. Arrivé à la poste, il l’y déposa, envoya chercher le chirurgien du lieu, et le fit panser en sa présence. Cet homme fit sa déposition juridique, et mourut une demi-heure après. M. de Rouffignac m’envoya toutes les preuves authentiques de cette aventure, en m’écrivant pour me demander une écharpe, que je brodai avec tout le soin et toute la promptitude possibles, et que je me hâtai de lui envoyer.

On a dit, à ce sujet, dans ces derniers temps, et même dans des mémoires, une fausseté si ridicule, qu’elle mérite à peine d’être réfutée on a prétendu que la reine, charmée des récits qu’on lui faisoit de nos cérémonies chevaleresques, avoit voulu être de cet ordre, qu’elle nous l’avoit fait demander, et que nous l’avions refusée. Le fait est que, dans une de nos assemblées, quelqu’un nous dit que la reine avoit parlé avec éloge de cette association, et que peut-être il ne seroit pas difficile de l’engager à s’en déclarer la grande-maîtresse. Là-dessus plusieurs personnes observèrent que cet honneur seroit