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informations, afin de décider ensuite à qui les secours seroient donnés, en tout ou en partie. Ceci produisoit le bien, de plus, que le chevalier et la dame donnoient toujours quelques petits secours aux pauvres qu’ils avoient vus et qu’ils ne choisissoient pas ; en outre, ils étoient obligés d’écrire, avec le plus grand détail, le journal de ce qu’ils avoient fait à cet égard, et les noms et l’adresse des pauvres auxquels l’aumône avoit été distribuée. À l’assemblée d’ensuite, le journal étoit lu tout haut, signé et remis au président, qui le déposoit dans nos archives. Madame de Sabran, aujourd’hui madame de Bouflers, fut l’une de nos dames qui remplit avec le plus de zèle, d’intelligence et de bonté cette pieuse mission. Très-difficiles dans nos choix, nous étions cependant, au bout de peu de mois, quatre-vingt-dix. Cet ordre seroit certainement devenu une institution sociale, utile et durable, si je n’avois pas été forcée de l’abandonner, au milieu de sa plus grande vogue, par mon voyage d’Italie et mon entrée à Belle-Chasse. Nous avions plusieurs cérémonies particulières fort agréables dont je ne parle point, parce que le détail en seroit trop long, entre autres les initiations de l’a-