Page:Genlis — Mémoires inédits, (ed. Ladvocat), T2.djvu/387

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que je les avois seulement rédigés. Je pris, pour composer cet ordre, une partie des plus jolis costumes de l’ancienne chevalerie, et j’y ajoutai mille choses romanesques de mon invention et plusieurs coutumes académiques. On n’étoit reçu qu’au scrutin, on subissait des épreuves ; mais toutes spirituelles ; il falloit deviner des énigmes que j’avois composées, et répondre à des questions morales que faisoit le président. Ensuite on lisoit ou l’on débitoit un discours qui devoit être l’éloge d’une vertu, à son choix. Le président répondoit par une petite exhortation morale, et faisoit prêter le serment, qui étoit à la fois religieux, patriotique et chevaleresque. Je n’avois pas oublié d’y faire promettre de défendre, en toute occasion, la foiblesse et l’innocence opprimées, et de mettre au jour toutes les belles actions que l’on pourroit découvrir. J’avois même fondé un prix pour cette dernière chose. Tout chevalier et toute dame qui avoient apporté à l’assemblée la découverte de trois belles actions bien constatées, et jugées telles à la pluralité des voix, recevoit une médaille d’or du prix de cent vingt livres ; mais il falloit que ces actions n’eussent été faites ni