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ver que j’eus l’idée d’établir un ordre que j’appelai l’ordre de la Persévérance. Je ne pris pour confidens que madame de Potocka et M. de Brostocki, qui soutinrent dans le monde que cet ordre avoit existé anciennement en Pologne. Tout le monde le crut ; voici comment Le roi de Pologne m’avoit envoyé son portrait avec une lettre, dans laquelle il me demandoit le mien, en me remerciant de toutes les grâces que j’avois pour les Polonois ; car, en effet, toutes les dames polonoises qui arrivoient à Paris venoient d’abord chez moi. Je me chargeois de les présenter au Palais-Royal, et de leur rendre tous les petits services de société qu’on peut rendre à des étrangers. J’envoyai mon portrait au roi de Pologne, en le mettant dans la confidence de notre ordre de la Persévérance. Il eut la bonté de m’écrire une lettre charmante, faite pour être montrée, dans laquelle il me remercioit de faire revivre cet ordre, jadis fondé en Pologne. Cette lettre étoit écrite de sa main et signée. Je la montrai à tout le monde, et personne ne douta de l’histoire que nous avions composée. Je dis que je tenois les statuts de madame de Potocka et de M. de Brostocki, et