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Ce fut Monsigny qui la détermina à prendre ce grand parti. Cet excellent homme, qui mettoit constamment le plus vif intérêt à tout ce qui me touchoit, avoit autant d’esprit et de finesse que de bonhomie ; il connoissoit parfaitement le caractère et l’égoïsme de madame de Montesson ; il lui conta avec une grande apparence de simplicité tous les détails qui pouvoient prouver l’affection si vraie que ma belle-sœur avoit pour moi, et combien notre attachement mutuel nous faisoit honneur dans le monde. Le résultat de ces récits fut que madame de Montesson les emmena d’abord à Saint-Assise, et ensuite les garda pour toujours. Ils me quittèrent au bout de dix mois, et ce ne fut pas sans regrets de part et d’autre. Je conservai toujours avec ma belle-sœur la liaison la plus intime, et qui a duré jusqu’à sa mort. Quand elle me quitta, M. de Genlis ne reprit point son appartement ; il le céda à ma mère et à mes enfans, afin que j’eusse la possibilité de donner moi-même des leçons suivies à mes filles.

Madame de Potocka passa deux ans à Paris. Nous reprîmes nos petits spectacles l’année d’ensuite, et ce fut vers le milieu de cet hi-