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vicomte de Ségur venoit aussi, mais rarement, à ces petits soupers ; il avoit une jolie figure, mais une affectation d’indolence qui rendoit ridicules, à mes yeux, son maintien et sa manière de parler[1]. Je n’ai jamais vu dans le

    singulières fantaisies : quoiqu’il n’eût pas la moindre notion de musique il prit parti pour Piccini ; il se déchaîna contre l’Iphigénie et contre l’Alceste de Gluck ; il soutint que le grand compositeur n’étoit qu’un barbare. Outre les ouvrages dont a déjà parlé madame de Genlis, le chevalier, depuis marquis de Chastellux, est auteur d’un Voyage dans l’Amérique septentrionale en 1780, 1781 et 1782, et d’une Notice sur la vie et les écrits d’Helvétius, qui fut attribuée à Duclos. L’Académie l’admit au nombre de ses membres en 1775 ; il est mort à Paris en 1788.

    (Note de l’éditeur.)

  1. Le vicomte de Ségur a conservé cette affectation jusqu’aux derniers jours de sa vie, et si sa réputation d’homme spirituel n’avoit pas été établie par un assez grand nombre d’ouvrages agréables, ces airs de jeunesse dans un âge déjà mûr l’auroient fait passer pour un homme très-médiocre. Il a composé des romans, des comédies, des opéras et un grand nombre de couplets pleins de sel et de gaieté. Son dernier ouvrage, espèce de roman historique sur les femmes, est le plus long et le moins bon ; son esprit fin et brillant n’étoit pas propre aux compositions étendues et qui exigent une certaine profondeur. Né à Paris en 1752, mort à Barège en 1805.
    (Note de l’éditeur.)