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mais pu deviner qui l’avoit volée. Je fis encore dans ce même hiver l’Île heureuse, mais elle ne fut jouée qu’en très-petite société. Madame de Potocka et moi nous jouâmes les deux rôles de fées dans cette pièce, à laquelle nous joignîmes les Flacons, où nous jouâmes aussi, madame de Potocka la fée, et moi la mère. Ces représentations se prolongèrent jusqu’à l’été, de sorte qu’elles durèrent sans interruption huit mois. Je ne comptois nullement faire imprimer ces pièces, quoique je fusse déjà, depuis deux ans, auteur imprimé, mais non sous mon nom. M. de Sauvigny, qui travailloit à un ouvrage intitulé, le Parnasse des dames, me conjura, avec tant d’instances, de lui donner, pour insérer dans cet ouvrage, trois comédies que j’avois faites, et qu’il connoissoit, que je cédai à ses prières, à condition qu’il me garderoit le plus inviolable secret. Il les donna sous le titre de Pièces d’une jeune dame. Ces pièces étoient, les Fausses délicatesses, dont j’ai déjà parlé ; la Mère rivale, et l’Amant anonyme, que je fis en quinze jours, à Villers-Cotterets[1].

  1. Monsieur le chevalier de Chastellux fit, sur l’auteur,