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de plus étonnant, c’est que madame de Montesson et M. le duc d’Orléans ne me demandèrent pas de voir une représentation. Cependant je n’étois nullement brouillée avec ma tante, et j’avois même la complaisance de jouer assez souvent des proverbes chez elle ; mais sa jalousie sur ce point fut telle, qu’elle ne put se résoudre à me voir applaudir ainsi. Le chevalier de Chastellux fit de fort jolis vers sur ces petits spectacles ; M. de La Harpe en fit de charmans qui se trouvent dans sa correspondance avec le grand-duc de Russie[1]. Je reçus

  1. Parmi plusieurs pièces de vers également flatteuses sur ces représentations, que M. de La Harpe inséra dans sa correspondance avec le grand-duc de Russie, je citerai seulement la lettre suivante.

    « Madame de Genlis fait jouer ces petits ouvrages par ses propres enfans, qui n’ont que dix à douze ans, et dont les talens précoces et l’intelligence surprenante prêtent encore un nouveau charme aux compositions de leur mère. Elle donna ainsi en dernier lieu, sur un théâtre particulier, une représentation de trois de ces comédies, où la meilleure compagnie de Paris étoit invitée, et qui fit à toute l’assemblée, sans exception, un plaisir inexprimable. J’avois le bonheur d’être du nombre des spectateurs, et j’envoyai le lendemain les vers suivans à l’aimable auteur que je ne connoissois point,