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monde, joua le rôle de la vicomtesse avec un charme inexprimable ; sa sœur eut le même succès dans le rôle de la marquise. Les spectateurs demandèrent à grands cris l’auteur, qui ne parut point, et une seconde représentation, que j’accordai, en l’indiquant à la quinzaine. Dans cet intervalle, il me fut demandé une quantité de billets qu’il m’étoit impossible d’accorder, entre autres à un jeune homme très-aimable, que je connoissois à peine dans ce temps, M. le marquis de Saint-Blancard[1] ; mais il y vint à mon insu, déguisé en garçon de théâtre[2]. Je ne pus refuser trois billets à M. de Schomberg, et six autres au vicomte de La Tour-du-Pin, pour trois hommes de lettres célèbres, avec lesquels je n’avois eu

  1. Aujourd’hui vicomte de Gontaut. Madame la vicomtesse de Gontaut, son épouse, est gouvernante des enfans de France.
    (Note de l’auteur.)
  2. Le marquis de Saint-Blancard, né en 1751, étoit, avant la révolution, capitaine des grenadiers aux gardes françoises ; il émigra en 1792, fut fait maréchal de camp dans l’armée du prince de Condé, revint en France en 1803, et vécut dans la retraite. Il a été fait, en 1816, commandeur de l’ordre de Saint-Louis.
    (Note de l’éditeur.)